Dernier édifice subsistant d'un vaste ensemble industriel connu sous le nom "Usine Procher", la grange en pisé ayant abrité les locaux de l'ONF et conservé quelques-uns de ses encadrements en bois d'origine, a été restaurée par le laboratoire "CRATERRE".

Installé dans un coude de l'Agny, le site comprend du sud au nord une vaste prairie, un talus encore pourvu de trois vannes en place, une esplanade, une grange, un ensemble de bâtiments à proximité de la rivière, les restes d'un mur de clôture et un petit pont. Le canal longeait la grange au nord et actionnait aussitôt après les ateliers disparus, constitués dans leur version la plus récente d'une série de halles en maçonnerie coiffées de sheds sur charpente bois. Quelques halles étaient placées en retrait plus au nord ; elles ont laissé place à un local poubelles, une route et un parking. La grande cheminée de brique a également été rasée.

De cet ancien complexe textile demeurent la maison de maître au Nord (habitation privée) accolée à un long bâtiment se développant vers le sud ; un édifice destiné au logement des ouvriers et dans lesquels aujourd'hui sont aménagés des appartements locatifs, et enfin la grange occupée depuis 2003 par l'ONF et qui constitue le plus ancien bâtiment de l'ensemble.

Les baies de la grange ont été remaniées pour accueillir les bureaux de l'ONF ; seule la porte charretière face sud et la baie pour l'accès au fenil face est ont gardé leur encadrement de bois.

Historique : En 1834, une raffinerie de sucre est édifiée par Joseph Rivoire de la Bâtie (en D 443) et exploitée par Henri Dausse et Cie, avec 12 ouvriers. Elle dispose d'un barrage sur l'Agny et d'une chute de 4 m environ actionnant une roue à axe horizontal. Arrêtée dès 1847, elle est revendue (1859) à Edouard Brochay qui y installe un tissage de soie et ajoute une maison. Au bord de l'expropriation, celui-ci demande une aide à Napoléon III en 1861 car il emploie 150 ouvrières sur ses 100 métiers actionnés par "moteurs hydrauliques". Gêné par les éclusées amont bien supérieures à ses capacités, il obtient de surhausser son barrage et d'établir un réservoir. Le site est incendié en 1879, refait et vendu en 1929 à Porcher frères avec maison de 18 (puis 29 ouvertures). Elle employait encore 21 personnes en 1984 et a fermé peu après.